Les images réinventées, extirpées, assemblées.
Comprendre une réalité, filmer inlassablement les soubresauts d’une nation, Max Stahl s’y attelle depuis plusieurs décennies, insatiablement. Fracture du sensible, fracture essentielle, fracture du 11 novembre 1991… « Le massacre de Santa Cruz » est une plaie vive qui entaille l’histoire du Timor Leste. Ces images, par leur puissance, ont permis de mobiliser la communauté internationale et d’ouvrir la route vers l’indépendance, elles ont façonné le destin du Timor Leste, dans la construction de son identité. Ces archives, plus de 3000 heures, reconstituent la dramaturgie d’une nation, signature singulière d’un homme qui filme et re filme les relations complexes et les dynamiques opérées dans la construction de ce premier Etat du 21ème Siècle. .
En 2008, face aux risques de disparition ou de détérioration de la collection Max Stahl, l’Institut National de l’Audiovisuel (INA) et le centre audiovisuel Max Stahl CAMSTL ont signé un partenariat pour la sauvegarde, la numérisation et la valorisation des images filmées par l’équipe de Max Stahl.
Le CAMSTL et l’INA ont archivé et numérisé près de 500 heures d’images entre 2008 et 2012. Les images les plus anciennes et les plus importantes, dont celles du Massacre de Santa Cruz ont été sauvegardées en priorité afin de stopper leur dégradation.
Le Festival proposera, en association avec l’INA, un parcours, à différents espaces tout au long de la semaine, des rendez-vous d’archives à caractère historique très fort, en présence de Max Stahl.
1-Le massacre de Santa Cruz :
Ce jour-là Max Stahl est parvenu à filmer et exfiltrer les seules images des exactions commises par les forces de sécurité indonésiennes qui ont fait près de 270 victimes. Ces images ont permis de sensibiliser l’opinion publique internationale à la cause Est-Timoraise et changer le destin de ce peuple et de cette nation.
2-Rencontre avec Max Stahl autour de ses archives et de son travail : L’image et son rapport à l’histoire.
Conversation intime autour du travail de Max Stahl, accompagnée d’archives. Cette traversée historique à travers l’image donnera l’occasion au réalisateur de nous immerger dans cette aventure.
3- LA Réconciliation :
Max Stahl nous propose ici une expérience du direct, une dramaturgie à fleur de peau, une immersion totale derrière la focale du réalisateur : la mort, la vie, la liberté, la faim, …Un montage simple, une narration fidèle au déroulé chronologique des évènements sans aucun reconstitution historique. Proposition expérimentale.
4-Au fil de la semaine, en partenariat avec la Médiathèque « Georges Perros » et l’INA le festival propose en libre accès les archives de Max Stahl.