Salon d’Images 2018
3 août 2018La Fièvre
8 août 2018
Lionel Soukaz nous fera le plaisir d’être présent au Salon d’Images autour de deux de ses films les plus marquants : le fameux IXE et Maman que man projetés en 16mm, leurs formats originaux. Son immense filmographie, redécouverte à l’occasion de la rétrospective “Jeune, dure et pure” organisée par la Cinémathèque Française en 2000 est d’une richesse insondable (Journal Annales est constitué de près de 2000 heures de vidéo), d’une recherche formelle poétique et radicale, devrait marquer une nouvelle fois l’écran du Salon d’Images de par ces éclats.
« Le parcours du cinéaste-poète Lionel Soukaz est indissociable de nombreux mouvements radicaux, politiques, intellectuels et artistiques de 1970 à nos jours. Né en 1953, il côtoie au début des années 1970 le Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire (FHAR) avant de rencontrer René Schérer et Guy Hocquenghem avec qui il réalise en 1978-1979 Race d’Ep, une histoire d’un siècle d’homosexualité, classé X par la Commission de contrôle des films cinématographiques. En réaction contre la censure, Lionel Soukaz tourne l’année suivante Ixe, film de révolte et de “vitalité désespérée”. » – Texte d’introduction au colloque Eros
IXE – 1980, 48min – Projection en 16mm
“Ixe (…) est un film implosé, crucifié. Conçu pour être projeté sur quatre écrans simultanément, Ixe est un écartèlement : aux quatre points cardinaux, aux quatre extrémités de la croix, la guerre, le sexe, la religion et la drogue. Le jeu des superpositions, des glissements des éclairs à peine mémorisés par l’œil comme des savantes répétitions de thèmes, nous fait souvenir que le sexe est aussi la guerre des corps et le pape, la drogue du peuple. Et, à travers l’histoire de ce jeune homme qui se pique pour éprouver toute l’horreur du monde face à sa télé, que la piquouse est bien le lieu géométrique subjectif des monstres de l’inconscient moderne.” – Guy Hocquenghem
Maman que man – 1982, 55min – Projection en 16mm
À première vue, Maman que man pourrait ressembler à un genre littéraire, souvent taxé, un peu vite d’ailleurs, d’académique : le roman d’apprentissage. Il évoque un adolescent, qui décide de quitter un foyer familial hanté par la présence de la mort, du déclin. Pourtant, ce film bouleversant est plutôt un poème, adressé à une mère et au 7e art, une œuvre lyrique, par laquelle un jeune adolescent finit par rejoindre sa mère envolée, dans un ailleurs traversé de feux d’artifice, d’illuminations scintillantes. – Olivier Arezki