« Goulûment, ce chevalier à la crinière blanche a préféré dévorer le siècle, avant que le siècle ne le dévore … Tous les cinéastes, doivent une part de leur liberté à cet empêcheur de filmer en rond ».
(Gérard Alle, pour la revue ArMen – 1998).

La résistance, l’Afrique, l’Algérie, les banlieues … nous ne pourrons pas être exhaustifs. Par contre, nous nous devions de rappeler qu’à la fin des années 1960, il est revenu s’installer en Bretagne avec une seule envie : créer un outil de production et de diffusion à l’échelle régionale. Avec un groupe d’amis et de collègues, dont Nicole et Félix le Garrec, il partage la volonté de doter la Bretagne d’un “Outil de production d’un cinéma non parisien et utilisé comme une arme”. En 1970, il fonde, avec des amis, l’Unité de production cinématographique Bretagne (UPCB) dans la perspective de « filmer au pays ».
La vie de René Vautier pourrait se résumer à autant d’années de résistance cinématographique. Rebelle et militant, il s’est toujours efforcé de mettre «  l’image et le son à disposition de celles et ceux à qui les pouvoirs les refusent ». Et ce n’est pas sans risques qu’il a combattu avec sa caméra citoyenne pour témoigner des luttes de son époque et toujours tenter d’établir un dialogue en images pour agir sur les conflits. En 1999, il décida de déposer une grande partie de ses films à la Cinémathèque de Bretagne, qu’il avait soutenu dès sa création, et à laquelle il était attaché.
Dès la création du festival en 1978, René a fait partie soit de nos invités, soit des fidèles, et toujours de nos soutiens. Nous lui avions, en particulier, rendu hommage en 1998.
René s’en est allé le 4 janvier 2015 à l’âge de 86 ans.

Afrique 50
Documentaire, 1950, 17 min N&B
Musique : orchestre de Keita Fodéba

Ancien résistant et fraîchement diplômé de l’IDHEC, âgé de 21 ans seulement, René Vautier répond en 1949 à une commande de la Ligue de l’enseignement. A un film censé porter sur les bienfaits des missions éducatives de la France en Afrique de l’Ouest. Il répond par un pamphlet cinglant contre la colonisation. Le film fut interdit pendant plus de 40 ans et valut à son auteur treize inculpations et une condamnation à un an de prison en raison d’un décret datant du 11 mars 1934 (signé par l’ex-ministre des colonies françaises Pierre LAVAL). Les négatifs sont confisqués mais René Vautier, avant d’être emprisonné, sauve quelques bobines de la commission de censure qui lui permettront de monter son film.

Techniquement si simple
Fiction, 1971, 15 min, N&B
Image : Bruno Muel
Production U.P.C.B.
Un technicien de forage parle de son récent voyage à Hassi Messaoud. Ancien appelé en Algérie, il y effectuait un travail de technicien, il posait des mines. Il a mal vécu ce retour dans le pays et notamment une visite au village de Souk-Ahras où il avait eu l’occasion de faire ce travail « Techniquement si simple ». Ce court métrage peut être considéré comme un essai préalable au tournage d’Avoir vingt ans dans les Aurès.

Marée noire, colère rouge
Documentaire, 1978, 1h 02min, Coul.
Réalisation et scénario : René Vautier
Image : Pierre Clément, René Vautier
Montage : Soazig Chappedelaine, Frédo Néri
Son : Soazig Chappedelaine, Antoine Bonfanti
Musique : Scorpion de Saint-Nazaire
Production : U.P.C.B.
Le 16 mars 1978, l’Amoco Cadiz coule au large de Portsall, petit port du Finistère Nord. Ce film dévoile la campagne d’information mensongère qui suivit l’accident, ainsi que ses conséquences écologiques désastreuses. Il dénonce les mesures dérisoires prises alors par les gouvernements, les intérêts financiers, le trafic des pétroliers et ceux des remorqueurs ainsi que le rôle des médias complices de cette politique.
Le document s’ouvre sur une relation minutée de l’accident du pétrolier et de ses conséquences, et dénonce d’entrée le racket pratiqué par les remorqueurs allemands de haute-mer tandis que la caméra balaye le littoral en s’attardant sur des clapotis huileux, oiseaux mazoutés, etc… Face à cela, la colère du peuple breton et des élus locaux qui ne furent jamais consultés. Les réactions sont multiples et vont du suicide de pêcheurs ruinés à la prise de conscience et à l’analyse politique d’experts scientifiques locaux, en passant par des manifestations de colère des cultivateurs, lycéens, étudiants. Tous avaient des solutions pratiques et efficaces pour enrayer la marée noire ; aucun n’a été écouté.

Langues : Français

Éditions / Sélections : 2015>Grand cru Bretagne 2015>Séances spéciales

Genres :

Réalisateurs : René Vautier

Scénaristes : René Vautier

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Pays de production : France – Année de production :

Formats : DCP

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Prix et distinctions :

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